3ème titre publié : LA PLUME À PARDONNER

 
 



"Il est plus facile de pardonner à un ennemi qu'à un ami" (William Blake)

LA PLUME À PARDONNER, L'Atelier du Poisson Soluble, 1996

                           




Avec "la plume à pardonner", on quitte toute velléité de réalisme et tout enracinement dans un lieu. Et pourtant, tous les protagonistes de ce conte surréaliste sont des vieux amis à moi, recyclés, compressés, reconfigurés façon cubiste, mais bien réels. 
Un des tous premiers textes un peu longs que j'ai écrit, "pour voir", voir si j'étais capable de mener une histoire au bout.

L'Atelier du Poisson Soluble (nommé ainsi en référence à André Breton) se singularisait  par ses titres délirants mais exigeants, toujours conditionnés dans une boîte, belle allégprie de la société de consommation. Ou peut-être tout simplement parce que le co-fondateur de la maison avait un père qui travaillait dans l'emballage. Et, raffinement des raffinements, chaque boîte contient....une véritable plume, des fois que les lecteurs aient quelque chose à pardonner ou à se faire pardonner.

Petite maison du Puy de Dôme à l'époque, petite diffusion, souvent assurée par Olivier Belhomme lui même en 4L, mais j'ai su plus tard que "la plume à pardonner" avait été l'objet d'ateliers jusqu'à Bruxelles. Plus tard, cette belle maison qui est une de celles qui donnent envie d'écrire a su grandir et se faire une belle place au soleil. J'aime avoir fait partie de ses premières publications. 

Il faut aussi saluer le travail de Pascal Tétrel, l'illustrateur, qui apporte une touche dingue, délicieuse et talentueuse à l'histoire, la faisant vraiment décoller. 

Le résumé du livre : 

Max-Max est tellement distrait qu'il a égaré la plume à pardonner. Grave erreur dans un groupe d'amis plus fous-fous les uns que les autres. Jugez-en plutôt : Laurie Toucmpris quitte le temps et en ramène d'étranges phrases philosophiques, Corinne-la-comète a des cheveux arc-en-ciels, Stéphanos Rhinos tient un magasin de yoyos et fait trembler le monde quand il se mouche, Mahine est une fée qui parle en argot. Bref, tout va pour le mieux ou pour le pire, au choix, dans le plus fêlé des mondes. 

À noter : Cette histoire faisait partie d'une série de trois, avec les mêmes personnages, dont seule celle-ci a été publiée. 

Ce que je préfère : La notion de "plume à pardonner" et son rôle dans le groupe. Stéphanos Rhinos, ses "trooooompf" et son magasin. Les deux fées, surtout Mahine, la fée argotique. Le côté absurde.

Si c'était à refaire : J'aurais un peu plus musclé les personnages des enfants. Globalement, je trouve que j'aurais dû aller encore plus loin dans l'absurde et la folie.

Un extrait : 

"Laurie plaida : 
Il vaut mieux oublier une plume à pardonner que pardonner une plume à oublier...
Surya flûta : 
- Nous serions honorées de vous venir en aide.
Mahine violoncella :
- Ouais, mais faudra passer à la caisse ! À la Porte des dons, qui s'amène les pognes vides se prend un gnon
 ! "

Le plus joli dans tout ça 
La classe de CE2 de Pierre Dieny, à Vaucresson, m'a offert un somptueux cadeau de veille d'anniversaire, alors que je les visitais. Des élèves avaient créé des dessins de "plume à..." en grand format. Somptueux. Voici mes deux préférés :



          La plume à l'odeur de la mer, par Nolwenn      








       La plume à devenir, par Caroline.                       

 
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